Dédé

J'avais posté sur un site participatif, (T.O Mirail) un petit texte il y a...8 ans environ...

Cet article était un hommage, rapide et maladroit, pour Dédé, qui venait alors de partir, quelques mois après ma mère, dans le même service de mêmes soins paliatifs! Je me souviens bien qu'il était malade au moment même où Leïla ma grande fille naissait, un étage plus haut, et que fièrement j'étais allé lui présenter mon trésor bien vivant qui allait me redonner vie!...souvenir aigre doux de nouveau né dans une chambre de mort...et puis je n'ai pas pû y retourner, après...pour l'aurevoir...

En retournant sur le fameux site je me suis apperçu que l'article n'y était plus. Alors le voici posté sur mon blog...pour "M'sieur Lavergne" là bas, pour "Dédé"  chez nous, et depuis tout petit, le Dédé de nos vies, dans nos vies!

"Cet homme a guidé mes parents, les a marié, entérré et surtout a toujours été présent!
Quand Dédé venait manger à la maison on s'marrait bien!
Pi on se marrait moins quand Dédé commençait à hausser la voix pour dénoncer l'église avec laquelle il s'était marié...pour gueuler après les contrôles de la Bac en bas de chez lui à Bagatelle! pour raconter comment les mecs pas net qu'il hébergeait le volaient parfois,  puis , il recroisait ses grosses mains, les calaient sous son gros tarin et soupirait avec un sourire!...mais dans le rire ou la colère c'était comme un sketch dont on se délectait, comme une nouvelle histoire dont on se savait pas jusqu'à la chute si c'était une blague ou si c'était arrivé!...et à la fin du repas pour s'marrer il nous bénissait le curé! :-)

Pour moi il a toujours représenté la place de l'Eglise telle qu'elle devrait être, proche des petites gens, au foot en bas des immeubles le dimanche , en manif aux côté des syndicalistes, aux restos du coeur, aux réunions de quartiers...cette église de la JOC, du concile Vatican II, cette église populaire humaniste!

A la mort de mon père je me souviens qu'on avait fait un voyage chez lui avec mes soeurs et ma mère, il habitait alors le coeur de Sarcelles, dans une grande tour, et pour moi à 13 ans découvrir ces quartiers là et en même temps les dorures de Versailles a été un vrai choc!...il nous avait fait rire, à nouveau.
Et le soir une fois couché il passait la moitié de la nuit à parler et consoler ma mère térassée par la mort de mon père.
Si je me souviens bien de ce qui se disait à demi mot, ce qu'on essai de cacher aux enfants et qu'ils comprennent d'autant plus vite, il avait une compagne à Paris,
...puis il est revenu à Bagatelle pour rester dans la ville rose!

Plus tard je me souviens d'un repas de quartier avec ses amis Fonvieille mon prof de math du poly et "100% à gauche" et  Jacques Gaillot, c'était chouette!...
Tout ça fait maintenant partie de l'histoire...et de mon histoire! Tchô Dédé, tu manques, tu manques tant.

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Certains l'ont connu sous le pseudo de « Dédé », et pour d'autres, plus tard ce fut « M'sieur Lavergne ». Qu'importe, je voulais juste te rendre hommage mon cher Dédé, sur ce site qui t'aurait plût je pense. Qui ne te connaissait pas à Bagatelle, au foot, en bas, à côté… ? Qui ne te respectait pas ? personne, surtout les jeunes à qui tu as consacré ta vie.
Prêtre-ouvrier tu avais commencé à être Dédé au sein de cette Eglise de la vie, loin des dorures et des costumes, aux côtés de jeunes de la JOC (jeunesses ouvrières chrétiennes) à Toulouse dans les années 60. Ceux qui ont croisé ton chemin à cette époque ont continué la route avec toi sous des formes multiples, et ce fût le cas de mes parents qui sont maintenant avec toi. Quoiqu'il en soit, toi,  tu n'as jamais changé et Dédé est devenu le  « M'sieur Lavergne » de Bagatelle, accueillant d'autres jeunes dans un autre contexte et une autre époque. Le même Dédé, toujours plus engagé. Le même Dédé que d'en bas j'ai toujours admiré. Tu fais partie de ces personnes qui ont adoucit nos vies, la vie, juste par ce que tu étais et entreprenait pour nous rapprocher. Pas de médailles, pas besoin, juste un appart' et des voisins…en espérant qu'il en soit de même tout là haut ! J'ai pas pu venir te dire adieu mon Dédé, par faiblesse, et je m'en veux, comme tant d'autres je crois qui se joignent à moi pour cet hommage  « on line » tel qu'il se doit, sur ce site qui nous rapproche lui aussi.
Quel vide depuis toi. Merci Dédé, merci.

Bruno Bordignon.





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