Atterissage "social" obligatoire ?...

13 Octobre 2012

Je profites du rythme vacances scolaires encore quelques jours pour me faire plaisir en prenant le temps d'écrire, ça apaise tant d'écrire, écrire ici en tout cas.

Bien sûr comme on me dit souvent "bien ton dernier article Bruno, bon j'ai pas tout lu car c'est long mais, super bien hin!" :) mais peu importe, je suis déjà super honoré de compter tant de visites, et de m'apercevoir même de temps en temps que certains inconnus s'abonnent à mon blog.

Parce qu'écrire c'est vider sa corbeille,...

Parce qu'écrire c'est un bien de l'instant, c'est vider sa corbeille, c'est chanter fort sans ouvrir la bouche, c'est des bras d'honneurs libérateurs, c'est aller au bout des choses. Quand je trouve le temps je me soulage, quand je ne l'ai plus je rage et cela me manque...un blog comme un confident public, comme un défouloir qu'on n'ose s'autoriser sans autres limites que celles que l'on s'impose.

Publier en toute liberté, magie d'internet.

pour la plupart le "nerf de la guerre" c'est le fric, qu'ils n'auront bien souvent pas le temps de dépenser, pour moi c'est la liberté !

De ce fait, je me sens bien ici comme je me sentais si bien cet été parce que libre un mois durant, sans contraintes, en pleine nature, en pleine campagne comme je l'aime, et m'y sentir en vie tout entier...de retour dans cette pute de ville on y laisse une moitié de sa liberté et on recommence un peu à tourner dans sa roue de hamster.

A peine arrivé sur la rocade de Toulouse une blonde platine en mini austin commence à te coller au cul en râlant du haut de son portable greffé à l'oreille...retour dans le défilé de la superficialité...retour aux portables à recharger (désolé les gars je trouve plus ma prise:)...retour au clics compulsifs sur les petits "J'aime" de Facebook, dernier acte d'une sociabilité de plus en plus considérée comme normale et moderne...où l'on paraît en soignant son profil comme on soigne une icône de soi, en exposant, en imposant, bien souvent sans même s'en apercevoir sa propre médiocrité, moi le premier.

Même le nombre de mots est limité dans leurs dialogues mais ça leur plait de passer leur temps à commenter une vidéo de chat qui pète, une pétition contre la vivisection ou s'abonner comme j'ai pû voir ça récement au "club des gens qui font pipi dans l'océan"...

Avouez que c'est dur !...c'est si dur de retrouver tel ou tel amis avec lequel on a des souvenirs plein d'humanité et de lire qu'il s'affirme sur son mur et sans complexe comme étant un véritable connard de facho pour la peine de mort, qui veut sauver les dauphins, qui croit vraiment en la fin du monde en décembre 2012, qui vous colle des bisounours animés sur sa photo de mariage avec sa grosse et son labrador...

Combien de personnes face à un magnifique paysage, un évènement grandiose, un week end en amoureux, vont avoir comme premier réflexe à la place de celui de profiter de l'instant avec les gens qui les accompagnent d' actualiser leur mur Facebook à chaque grande étape de leurs vacances...si c'est pas avoir envie d'être ailleurs ça !

Véridique, sur certains profils tu peux lire "On est au péage"..."pause à l'aire de blabla après 2h de route"..."wha regardez le bungalow, je vous mets une photo"... "ouééé, on est arrivé et il fait beau"...ce qui engendre au moins 15 j'aime et 5 commentaires d'amis lobotomisés !

La bêtise imposée sur les murs de Facebook on en ferait des livres mais s'il y a un truc dont je suis sûr c'est qu' on aurait raconté ça il y a 10 ans, on y aurai pas crû !

Le dernier comble, dans le genre tout part en couille, la connerie nous envahie mais on aime y garder le premier rôle, les gens qui t'expliquent qu'ils ne répondent plus aux mails ... "parce que facebook".

Alors là moi, j'décroche ! :)

Désormais accessible sur leur Iphone qui coûte un bras, Facebook fait que les gens sont tellement virtuellement en société que certains ne te regardent même plus quand ils te parlent physiquement, en vrai, les yeux rivés sur leurs petits écrans dits "tactiles". Ça caresse, ça frotte nerveusement, ça tape un écran tout froid, ça dépend de l'humeur, mais par contre ça ne te prend plus par le bras, ne te caresse plus l'épaule quand ça va pas...puisque de toute façon ça ne te regarde même plus dans les yeux...

Déjà pour moi, à la base, payer pour être joignable et donc être potentiellement dérangé en toutes circonstances est absurde...d'autant que des gens qui éteignent leur truc pour vivre sans être dérangés j'en connais peu...et que la plupart du temps les gens t'appellent pour absolument n'importe quoi ! Un rdv fixé depuis 3 jours et 5 mn avant, hop, coup de fil : "c'est toujours bon hin ?" (non connard j't'ai zappé sans te prévenir!)...ou..."Ben je suis au bout de ta rue là donc j'arrive dans 20 secondes" ...

Bon, je me suis un peu perdu dans mes propos là...mais ce retour à la réalité, la civilisation est tellement encore douloureux à tout juste 2 jours de la rentrée scolaire !

Plus le temps passe, plus je suis moi même, et plus j'ai la nausée de la ville et des citadins...je me sens à des lustres des gens de la ville, du rythme de la ville, de la vie à la ville et de ses discours. D'ailleurs je me suis rendu compte cet été que la seule chose qui m'a manqué en un mois de vadrouille en pleine nature c'est...mon jardin, mes fleurs, mon potager.

En vacances les Toulousains s'en vont faire les trempachoultz (trempe-culs en patois) ... moi je fais le palavas (pas-lavés, le nom des pêcheurs donné par les bourgeois de Montpellier). J'aime garder mes croûtes au coin de l'oeil en souriant bêtement dans le vent, en arpentant les petits sentiers dans les forêts, sur les coteaux, quand je me baigne nu dans une rivière, que je m'allonge dans l'herbe même pas tondue, ou que je m'endors un peu enfumé, guettant les étoiles filantes...en rêvant de ferme à retaper, de moissons à partager, de tomates à cultiver et de faire l'amour sur le pressoir comme dit la chanson !

Je ne me sens pas chez moi tout en entier ici, je me sens de plus en plus décalé, non par posture mais par les boyaux, et je ne sais aujourd'hui où cela nous mènera.

Pour le moment celà me mène d'ici 15 jours à un projet de 4 jours de marche en solo au coeur du Larzac, pour calmer et rassasier la bête sauvage...

(Vous pouvez cliquer sans crainte sur le le petit J'aime Facebook ci dessous, il n'est pas piégé, pas de problèmes ! ;)