Arrivederci

Pas d'anniversaire morbide ni d'excuses vraiment valables pour expliquer que mes rêves soient à ce point animés de fantômes ces derniers temps. Acteurs de scénarios qu'on pourrait toucher du bout des doigts, faits de retours et d'étreintes impossibles, ils reviennent en force.

La nuit tu es dans mes affaires comme dit cette chanson qui me colle à la peau. Cette superbe chanson a été écrite par Biolay pour son ami Hubert Mounier mais je la prends à chaque fois comme un uppercut d'hommage d'un fils à son père. J'ai porté moi même cette boite qu'on porte à 4... les filles qui lui auraient plu... le tabac gris...les milles et unes vies...

Peut être parce qu'avec le temps je me plais à imaginer qu'un fils, une fois adulte, développe des relations d'homme à homme avec le père, un peu comme avec un pote, un ami. Mon père mon pote. Mon fils mon ami. Je ne le saurai jamais. Il n'y a que dans mes rêves éveillés que je nous vois débattre du sens de la vie, de politique, du monde, des nouvelles technologies, de l'avenir de mes enfants...avec toi, l'homme tellement impliqué et vivant. Ha si tu savais papa depuis 1985 ! C'est au quotidien que m'écorche cette absence de relation père/fils adultes, tous les jours un peu plus. J'ai poussé sur ce terreau de manque comme une herbe folle qui malgré les saisons et l'écorce ne se voit jamais fleurir.

Mon père mon pote. L'autre jour je me suis senti vaciller devant un débordement de complicité entre un père et son fils, rayon charcuterie. Regards en coins, éclats de rire, éclaboussures de bonheur. J'ai dû m'asseoir et cacher mes larmes impudiques. On a pas idée de couiner dans un hypermarché !

Mon père, mon pote. Sans toi, sans savoir, j'ai ce goût âpre de me fourvoyer dans des relations que je perçois comme toujours faussées. Je n'en sors pas. Au cœur de la nuit, il y a des des fantômes que l'on touche parfois de si près qu'on en garde des fourmis au bout des doigts longtemps après.

 

Je t'aurai bien gardé un peu plus...

 

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