Des mots #1 - sem.42

17 Octobre 2011

Des phrases,

des bouts d'articles, des cris,

entendus, lus, relus,

des mots, des masses de mots,

déchiffrés, dévorés, percutés,

de plein fouet ...

à graver, à rire, à pleurer,

de plein fouet ...

1. Parce que j'aime ceux qui ne suivent pas bêtement le troupeau, qui sortent du rang, quelles qu'en soit les conséquences sur leur foutu image en société, les gens entiers, libres ...

Dans ce qu'ils appellent leur société civile je n'en connais que trop peu, mais heureusement ça arrive encore à quelques personnalités, connus, reconnus, comme Virginie Despentes quand elle fait la nique au troupeau des chiennes de garde en soutenant Orelsan ... retour sur le problème et polémique à la con soulevée par sa chanson sale pute, sur son premier album, à l'occasion de la sortie du deuxième.

Virginie Despentes - Il n'y en a pas tant que ça dans l'écriture et le hip-hop, on n'est pas tant représentés que ça, dans l'art. Quand je dis enfants de fonctionnaires, je le pense vraiment, je l'entends quand j'écoute ce qu'écrit ou rappe Orelsan. Nos parents avaient des valeurs très fortes et elles ne veulent plus rien dire : la politique, une certaine vision du monde, la morale, l'éthique, le mérite aussi. Si tu travailles bien et que t'es honnête, eh bien, oui, tu pourras progresser. Nos parents n'avaient pas peur et ils ont eu raison, vu leur génération.

Nous, ça ne nous servira à rien. Je pense qu'il existe un spleen du fils de fonctionnaire (rires).

Orelsan - C'est exactement ça.

...

Virginie Despentes - Le hip-hop est vraiment surveillé. Ce qui s'est passé avec NTM, La Rumeur et Orelsan, ça n'arrive pas ailleurs. Chaque fois, ça tombe sur le hip-hop et ça vient de gens incultes, qui n'en ont jamais écouté et se mettent à donner leur avis. On ne peut rien dire d'autre que "J'achète du Coca et j'aime les grosses voitures" sinon ça devient trop politique, trop violent, trop sexiste, alors qu'on a vu récemment que le sexisme se porte apparemment très bien place des Vosges... Si tu viens au travail et que t'essaies d'attraper tes collaboratrices, là en effet il y a un rapport de genre. Alors que dans le texte d'Orelsan, il n'y a aucun rapport de genre, c'est vraiment amoureux. Moi la première, je peux être très casse-couilles quand je ne suis pas contente de ce qui m'arrive amoureusement. Le bon côté de ce genre de polémique, c'est que je suis allée l'écouter. J'ai trouvé ses textes vachement justes. Mais je l'aurais défendu même si ça ne m'avait pas autant plu.

...

Orelsan - Professionnellement, ça m'a soûlé, certains de mes concerts ont été annulés. Mes disques ont failli être retirés des bacs. On a dit tout et n'importe quoi sur moi. La seule fois où ça m'a vraiment choqué, j'étais en concert à Rennes, en première partie de Casey et de Zone Libre, le groupe engagé de Serge Teyssot-Gay. Les étudiants manifestaient avec des gens du Planning familial, avec Ni putes ni soumises, les Chiennes de garde (rires). Les associations ont récupéré des gens du NPA et ils sont arrivés à trois cents, super énervés. Ils ont tagué sur la salle "Orelsan, on va te couper les couilles et te péter les dents." Ils ont grimpé aux arbres, ils crachaient sur le public, empêchaient les gens d'entrer. Je me disais "Les gars vous êtes du NPA, c'est un concert de Zone Libre, vous avez quand même des points communs."

ITW avec Virginie Despentes et Oreslan Les Inrocks - sem.42

2. Un article de Benjamin Grenes lu sur Le + du nouvel Obs ... j'en ai aimé la forme, le fond, et me suis bien bidonné et senti moins seul aussi parce que pile ce que cette élection m'a inspiré au sujet de chacun des candidats. Malheureusement, il ne devait en rester qu'un et il n'est resté que le meilleur des candidats bidons ... sur-calculé.

Aux dernières présidentielles la Ségolène me faisait pitié dans le même genre mauvais acteur à la manque, en version femelle, ce qui a ouvert la voie à l'un des pire président que la république ai jamais connu ... hier soir, en toute fin de semaine 41, pour moi, le PS n'a pas fait que se suicider, il s'est enterré vivant, le con...Marine et Chonchon le grocon s'en frottent les mains !

Un jugement à la tête du client

Nous, c’est à la gueule qu’on va les juger, à l’honnêteté du regard, à la sympathie du sourire, à la franchise du geste. A la manière du regretté Georges Chétochine (spécialiste de l’analyse du comportement) et bien au-delà, je vais tenter de décrypter les profils des deux finalistes à la primaire socialiste dans le but de choisir le meilleur papa ou la meilleure maman pour l’enfant "France" (qui a sûrement plus besoin d’un bon docteur ou d’un chirurgien).

On commence donc par Martine. L'ex-première secrétaire du Parti socialiste me séduit par son élégance, sa simplicité et sa justesse émotionnelle. Ses réactions aux différents évènements sont réelles et mesurées. Elle ne joue pas, elle vit, elle ressent, elle réagit. Je cherche bien à lui trouver des défauts et à vrai dire, j’avais pas prévu d’être aussi gentil mais je viens de mater 5 minutes du débat décisif de mercredi et je suis conquis. Plus qu’une ambition personnelle, sa candidature paraît être de l’ordre du devoir, de la justice. A tel point que je lui ai écrit une petite lettre ouverte.

Lettre à cœur ouvert à Martine

Chère Martine,

Si jamais un jour une faille spatio-temporelle s’ouvre, m’aspire et me renvoie en 1994 sans mes parents, j’aimerais que tu t’occupes de moi. Je sais que tu ne t’emporterais pas en lorgnant mon bulletin, je sais que tu participerais activement et sereinement à mon développement, que tu me soutiendrais durant toute ma crise d’adolescence et que tu irais toi-même à la pharmacie chercher mon traitement anti-acné pour me préserver.

Je t’aime.

Ton pas encore fils mais peut-être fils un jour.

J’aurais voulu m’arrêter là mais la loi m’impose d’accorder à chacun le même espace.

Je dois donc me coltiner ce cher François que je pourrais comparer aux belles calculatrice Texas Instruments de mes potes de lycée. M. Hollande, c’est des mathématiques, c’est de la géométrie invariable, c’est carré, aseptisé, préparé, sur-calculé !

La robot dance de François

Quand tu regardes ses gestes, tu as l’impression que le bougre sort tout juste d’un cours de communication où l’on enseignerait le mouvement à l’aide d’une règle graduée : "attention M. Hollande, votre balancé de bras a parcouru 32 centimètres au lieu des 29 initialement prévus et la pente n’était pas bonne, 12% au lieu des 16 !".

On a envie de lui dire de péter un coup, on a envie qu’un projo se casse la gueule sur le plateau mais on se dit que finalement, même ça, il doit l’avoir prévu (en simulateur). Seriez-vous angoissé et peu sûr de vous pour prendre autant de précautions ? Un chef d’État se doit d’avoir du charisme, d’être honnête ou de le paraître ? Je voterai pour vous au 3ème millénaire quand les humanoïdes seront majoritaires. En attendant, je vous conseille les battles hip-hop, votre robot dance y ferait sensation.

Mon article s’achève donc maintenant. Ma réflexion aussi futile et superficielle qu’elle puisse paraître est essentiellement basée sur le pouvoir de l’image, sur l’importance de la forme plus que sur celle du fond. Nous serons nombreux à voter en 2012 pour la présidentielle, je mise un billet de 500 balles que la grande majorité des citoyens français choisira la personne plutôt que le programme et les idées.

PS : Comme on est bons joueurs, voilà ce que j'avais rédigé sur les autres candidats...

Les yeux à rayons X de Ségolène

Ségolène à première vue ça passe, femme relativement bien conservée et bien apprêtée, on lui donnerait le bon Dieu sans confession… avant qu’elle n’ouvre la bouche et qu’elle tente de nous posséder. Un peu trop sûre de son potentiel de séduction, la dame use et abuse de ses yeux, de son regard bleu pénétrant pour tenter de nous convaincre. Ségolène ferait sûrement un super X-men avec ce pouvoir, mais bizarrement on l’imagine plus déguster un thé dans le XVIe chez une bonne copine qu’à la tête de l’État. Pour finir et être complètement honnête avec vous, j’ai déjà rêvé d’elle et c’était pas un Dorcel, maman Ségo m’ordonnait à moi, petit Benjamin, de ranger ma chambre sur le champ sous peine de me griller les cheveux d’un coup de rayon bleu de ses grands yeux… Désolé Mme Royal, je suis traumatisé, c’est pour la vie.

Le cas de M. Valls m’attendrit plus, j’aime voir ce petit bonhomme bouger dans tous les sens, ça me divertit ! Hey Manu c’est pas parce que t’es petit et que ton CV politique est moins impressionnant que les autres que tu dois convulser et te tortiller dans tous les sens, tu gaspilles ton énergie en gestes inutiles ! Et puis c’est pas la peine de froncer les sourcils pour faire ton petit roquet, t’as une bonne bouille de gentil, je suis sur que tu mets du pain d’épice dans le cartable de tes enfants souriant déjà à l’idée qu’ils soient heureux de trouver la surprise. Tu m’amuses pour l’instant mais tu me stresserais si tu étais président.

Jean-Michel, papi gâteau

Au tour de M. Baylet, président national du Parti radical de gauche, sénateur et président du conseil général de Tarn-et-Garonne. Ce qu’on aime chez Jean-Michel c’est son côté terroir "nos régions ont du talent". Un gaillard à bonne trogne qui nous parle avec son charmant accent, calmement, à la manière d’un grand-père qui expliquerait à ses petits enfants comment s’occuper du potager. Il n’en rajoute pas, il ne surjoue pas, ces gestes semblent être naturels, il faut dire que du haut de ses 64 ans Papi doit faire gaffe et s’économiser. J’ai envie de te poser une question Jean-Mi : tu penses pas que 5 ans ça risque de faire un peu long ?

La revue d’effectif s’achève … quoi ??? J’ai oublié Arnaud Montebourg !?! Oups je m’excuse mais l’espace d’un instant j’ai cru que c’était un espion de l’UMP qui faisait campagne à gauche. Trop ambivalent le Nono, on aime pas ça en France, tu dois ressembler à ce que tu penses et faire comme ceux à qui tu ressembles. Next…

à suivre...?