Nomade

Aujourd'hui sort le tout dernier album de Dominique A, "vie étrange"...meltingpot de poésie électronique, de nostalgie musicale, de sensibilité exaltée qui me donne le frisson. Aucun autre auteur, musicien, ne me procure un tel sentiment de lévitation, dans un coton de sons, de rythmes toujours si justes et précis, et d'émotions, mon âme lovée dans une ouate de spleen qui repart en voyage ...

En parlant de voyage, quelques photos choisies des deux derniers mois que j'ai passé pas mal sur les routes, là où je me sens encore le mieux, nomade. Picorer, siroter, et dormir au cul de la voiture, sur des parkings de dunes déserts balayés par la tempête, où se presse les foules à la belle saison. Dormir sur le parking de l'anse du Guesclin où se trouve l'ancien fort du même nom, longtemps habité par Léo Ferré que j'ai pu croiser sur la plage, entre chien et loup, après quelques bourbons, discutant avec les pêcheurs, dans le vent furieux et la marée déchaînée. Un soir au milieu des vaches normandes multicolores, loin des vicissitudes du monde, aux croisements de diagonales libres. Un autre soir avec les kife-surfeurs venus affronter la tempête dans un bouillon d'océan et d'écumes. Tellement vivants face aux éléments, à hurler. Suis passé sous bien des arc-en-ciel venus draguer St Michel dans son immense baie infinie. Ai dégusté de petites huitres sauvages aux pieds des carrelets et croqué dans la salicorne, fraichement cueillies à même les roches de l'île Madame. Mis la gomme sur le grand huit du viaduc de Noirmoutier, ai été si ému dans cette ancienne base sous marine nazie de St Nazaire, construite à la sueur et à la vie des réfugiés républicains espagnols prisonniers. Suis repassé saluer le si majestueux phare de la Coubre et ses allures de fusée tintinophile, veillant sur l'embouchure et les grands bois qui s’emmêlent les pieds à l'orée des plages. Ai fait la connaissance des cabanes et ports ostréicoles d'Oléron, dans l'odeur âcre du souffre des vases brunes. Terminer ces boucles de voyage incertaines dans les rosées des vignes du Bergerac, couvertes de ses plus belles parures cuivrées d'automne.

Et puis les ports...Granville, Tuballe, Croisic, La Rochelle...Cocons de granit. Refuge éphémère aux pontons qui dansent. Quais ajourés d'auberges et de comptoirs qui chavirent de rires et de légendes aux embruns. Il n'y a rien qui appelle plus au voyage et à l'aventure qu'un port...fenêtre ouverte sur une ligne d'horizon qui promet tout, qui promet rien. Mais larguer les amarres à nouveau, sous le beau, sous le grain, dans les bleus et les gris et les verts infinis. C'est selon. Pas de règles ou si peu qu'il en devient contagieux et qu'on reste planté là dans nos frocs bien au sec, des heures durant, sans plus voir passer le temps, à scruter les aller, célébrer les retours, et sourirent à nos rêves d'enfants...

Ô ma route, ô mon tendre chemin...l'âme en vagues, le sourire en cerf-volant.

 

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V
Toujours un plaisir de te lire !!!! merci pour ces mots et ces photos !
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