12 Novembre 2018
Un cimetière particulier (Lagos) pour une photo assez particulière. On est là, on fait partie du paysage, et puis on en disparait, nous n'en faisons plus partie, tout simplement. Toutes nos questions bien vivantes disparaissent avec nous. On s'en fout, on est dans l'trou.
Cette photo m'est aussi toute particulière car je suis actuellement coupé du monde pour un minimum d'un mois afin de renaître au monde. Retrouver le Bruno. Ici, les destins se dorent au soleil dans la douceur d'un automne qui pour le moment n'annonce aucun hiver. Les vies se racontent, entre communs, peu à peu et plus ou moins sédatées. Les longs silences au ralenti sur lesquels flottent les feuilles de tilleuls du parc n'en sont pas moins parlants. Silences, regards croisés. Les sourires usés tailladent par moments quelques gueules élimées. Et puis toutes ces clopes enchaînées les unes auprès des autres sur le parvis du château. Le soir, c'est comme une petite et folle voie lactée d'étoiles rouges qui scintillent avant le tintinnabule des clés qui annonce la fermeture. Parfois une guitare.
Tout en bas, entre les branches des cyprès centenaires, Toulouse brille.