1 Mai 2017
Je suis en ce moment sur un livre de Dany Laferrière de l'Académie Française : L'art presque perdu de ne rien faire. J'y ai trouvé le passage ci-dessous très au fait de l'actualité électorale d'entre deux tours...avec mes commentaires à suivre sur le vote du deuxième tour...
En cette période électorale, qui passera...je me sens assez loin de mes congénères. 2017 : plus que jamais le supporteur a remplacé le citoyen, militant ou non...des supporteurs partout, qui huent l'équipe adverse en meeting et sur les réseaux sociaux, comme on crierait "aux chiottes l'O.M" dans des pans entiers de tribunes haineuses, antichambres habituelles du nationalisme le plus primaire qui soit !
En terme d'idées nouvelles qui créent de l'envie, nous enthousiasment, il y en a eu une seule à mes yeux, la logique d'un revenu universel, qui m'a titillé de l'intérêt. Une idée certainement trop moderne et en avance sur son temps pour être comprise comme une avancée, et qui sera certainement reprise par d'autres en 2022 !
Non, le français estime qu'il est au dessus de ces idées nouvelles ! C'est que par définition, une idée nouvelle suscite de se projeter, de penser et/ou repenser sa vie. Alors le français panique, pense qu'on veut l'embrouiller, et une fois de plus il ne veut pas sortir d'une définition du temps basée sur le temps de...travail ! Point de salut en dehors du turbin et des heures sup' ! Il y a eu des manifestes, des utopies, des théories, Lafargues, Moore, plethores de philosophes, mais non...le français est travail, il s'en gausse comme un coq ! Le français est famille, coûte que coûte ! Et le français n'a jamais été autant patrie depuis des décennies !
La baisse du temps de travail est au contraire une jauge du progrès social dans l'histoire des hommes et des sociétés. Travailler moins, pour travailler tous, sans rien perdre et même en y gagnant grâce au revenu universel, avouez qu'il faut être un sacré peuple de brêle pour ne pas saisir cette opportunité !
En réponse on se retrouve avec des français qui se jettent dans les bras d'extrémistes populistes parce que le seul truc qu'ils aiment c'est secouer du drapeau en tribune et déblatérer du slogan, se sentant + exister ? moins seul ? Comme si aller au meeting équivalait à révolutionner quelque chose contre ... contre qui en fait ? Contre tous, contre tout, Laferrière le dit très bien. La facilité du "dégagisme" a cet avantage de ne pas avoir besoin de se poser trop de questions, mais aussi de réunir les extrêmes. A grands coups de techniques et de cours de communication qui n'ont rien à envier aux techniques de vente les plus minables, la comédie se joue à guichet fermé !
Comme une blonde platine bien de chez nous c'est bien plus sympa que son papa petit, gros, borgne et sur la fin, la France à la Pétain et Poujade se décomplexe le bulbe rachidien et rachitique, et édulcore sa xénophobie, son révisionnisme tellement tendance depuis Soral, Dieudo... fin prête à dénoncer et lyncher son voisin !
De l'autre côté, sous des postures gauchistes mais de façon tout aussi théâtrale, partisane et populiste, on dit ce que le soit disant "ouvrier" veut entendre tant que cela peut faire monter le % ! En parlant du %, les derniers chiffres donnent 20% d'électeurs de l'hologramme au premier tour qui iraient embrasser les thèses du FN. Etonnant ? Même si grâce à quelques conseillers en communication de dernière minute on aboie un peu moins fort qu'au début, on ne traite plus les journalistes de "fachos" devant les caméras, on continue à jouer avec le feu, les thèses et les discours plus que limites sur les mêmes terres du FN. Suite au résultats du premier tour le naturel du chefaillon est revenu au galop comme il fallait s'y attendre, remettant sur la table ses petits jeux de socialiste revanchard, essayant de diaboliser le Manu avant d'inciter ses électeurs à ne pas se laisser tenter par la Marine !
Ho le beau résistant insoumis !...quelques résistants F.T.P et M.O.I doivent se retourner dans leur trou si tenté qu'ils en ai eu un ! Je m'égare ? si peu...
D'ailleurs au sujet de l'hologramme, on pourrait se poser la question de savoir quel sens donner à une foule s'en allant au meeting dans lequel la tête d'affiche n'est...même pas là ! :-) Qui l'empêcherait par la suite de gouverner le pays à grands coups de logarithmes et d'hologrammes alors qu'au même moment son seul dilemne serait de choisir entre fromage et dessert (au quinoa !), blonde ou brune, Heidegger ou Marx, depuis le bord d'une piscine dans le fin fond de Amérique latine ?!. Mais là je m'égare...pour de bon ;-)
Bon, tout ça pour dire quoi au final en ce premier mai de défilés ?...pfui ! conclure n'est jamais très aisé...dire peut être que les français, plus que jamais amnésiques sur l'Europe, les guerres et les horreurs nées d'un certain dégagisme dans lequel ils aiment se bâfrer aujourd'hui par facilité, n'inventent rien, ne proposent pas, ils sont...contre ! C'est déjà ça diront-ils ! Je me dis qu'à la rigueur, même si je ne suis pas très amateur de la chose, si l'hologramme avait continué à chanter et faire chanter l'Internationale le poing levé en fin de show politique, si le populisme n'aurait pas forcément eu un peu plus de gueule et de classe avec un Mélenchon, les choses auraient eu le mérite d'être un peu plus claires...?
Moué...bof...
Moi qui puise mes premiers orgasmes idéalistes dans les textes anarchistes de la fin du XIX, début XXeme, y voyant dans la définition même l'idéal d'un ordre atteint, je n'oublies jamais de remettre tout cela dans un contexte historique qu'il faut toujours garder au coin de l'oeil. C'est donc sans paradoxe qu'en plus de ce texte de Dany Laferrière, en cette période assez puante de l'entre deux tours, une autre réflexion m'a marqué il y a peu, sortie de la bouche de Michel Serres : "LE CONSENSUS CE N'EST PAS LA VERITE, MAIS LE CONSENSUS C'EST LA PAIX."
Plus que jamais, il est urgent de voter Macron, le consensus, contre l'extrême droite...et même si c'est les fesses serrées, ne pas voter ou voter blanc c'est être ignorant au point de vouloir le FN sans le dire, c'est diaboliser Macron à hauteur d'une extrême droite avec laquelle il n'a rien à voir dans les idées et les discours, c'est ne pas prendre la mesure du danger et de l'histoire...pour les idées il nous restera les législatives, ne confondons pas tout !...et j'ai bien peur que chez les supporteurs on n'ait malheureusement pas la capacité cognitive de faire la part des choses. Alors, nous pourrons dire que nous avons la présidente que l'on mérite !...et remercier Mélenchon (qui appelle à voter blanc) pour cela !
LA MERDE REVIENT, TIRONS LA CHASSE ! (oui, je sais, c'est un slogan, mais c'est le seul que je m'accorde de temps en temps...)