Comme des doigts

C’est comme des doigts
coincés dans une portière
un mal que l’on n’ose
sur-le-champ regarder
de peur des dégâts
phalanges brisées.
 
C’est comme des doigts
coincés dans une portière
et se coudre la bouche
au fil de fer rouge
en goulées au goulot
et fil de fer blanc
de nuit d’ombres en nage
et de larmes fracas.
 
Oui comme des doigts
coincés dans une portière
les yeux pâles titubent
sur des cannes qui tanguent
dans la brise
et le vide vertige
d’une panse tordue
de boyaux et de peurs.
 
Comme des doigts
coincés dans une portière
et se coudre le cœur
au fil de fer rouge
de sanguines dryades
et fil de fer blanc
de nuit d’ombres en rage
et de sexe sueur.
 
C’est comme des doigts
coincés dans une portière
maudire les oiseaux
qui célèbrent à l’aurore
d’un matin bleu sous ongle
une insomnie moqueuse
et froissée
victorieuse au plafond.
 
C’est comme des doigts
coincés dans une portière
coupez lui donc ces pouces
que je lèche au matin 
ranimé tout entier
sur ses plaines en creux
papilles de relents
et de cuisses de cul.
 
C’est comme des doigts
coincés dans une portière
et le cœur vous renait
tout offert à la vie
d’un mal que l’on n’ose
sur-le-champ regarder
de peur des dégâts
Phalanges brisées.
 
Comme des doigts
Coincés dans une portière
et chaque ongle broyé
comme un cœur
d’arti-chaud
de frissons effrénés
de tes pouces mes yeux
bleus de noir
à l’amour
à la mort
à fermer.
 
                                                    Billy Bop - 04/2015
 
 
 
 
Comme des doigts
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